Ce jeudi 27 janvier se tient la Nuit des Idées à l’Institut français du Royaume-Uni et en ligne. Le thème de cette édition 2022 est Rebuilding Together, une invitation à réfléchir aux nouvelles façons de (re)construire le monde ensemble. Philosophes, historiens, écrivains, artistes, journalistes, au total 40 personnalités de tout premier plan seront au rendez-vous pour en débattre. En amont et en parallèle, la programmation de Before the Night et celle de The Little Night qui inclut des projets scolaires auxquels nos élèves, du primaire, du collège et du lycée ont participé.
Au primaire, à l’école André Malraux, les élèves se sont penchés sur le thème Living, Talking, Deciding Together et ont produit des visuels et des enregistrements sonores partant de leur expérience en tant que délégué(e)s : comment fait-on en classe quand on n’est pas d’accord ? Quels sont tes moments préférés d’échanges avec les autres ? Comment parler à quelqu’un de différent de soi ?
Capsule sonore : Décider ensemble | Deciding together
Capsule sonore : Moments de discussion préférés | Speaking with One Another
Capsule sonore : Parler à une personne différente de soi | Speaking with One another
Même principe pour les élèves de 6e de Mme Chaleur-Launay qui se sont interrogés sur le rôle des enfants dans la construction du monde de demain, sur le changement climatique et sur les actions à mener pour préserver la planète.
Capsule sonore : 6ème6
Capsule sonore : 6ème9
What status for statues? Controversies surrounding monuments linked to slavery and colonisation, c’est le programme ambitieux concocté par M. Casanova, enseignant d’histoire-géographie et d'enseignement moral et civique, avec la classe de 1e4 sur le principe de la cartographie des controverses*.
Les élèves ont ainsi fait des recherches sur les acteurs français mobilisés et impliqués autour du sujet du déboulonnage des statues de personnalités controversées liées à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. Après analyse de leurs positions et arguments, ils ont sélectionné ceux et celles qu’ils incarneraient en binôme lors de la séance de débat en public du mercredi 26 janvier à l’Institut.
Ainsi, le panel de personnalités jouées par les élèves réunissait Magali Bessone, Myriam Cottias, Julie Deschepper, Karfa Diallo, Emmanuel Fureix, Jean-Noël Jeanneney, Jacqueline Lalouette, Bertrand Tillier et Françoise Vergès (voir leurs courtes biographies ci-dessous).
Ayant solidement préparé leurs argumentations, les élèves/experts ont pris la parole suivant les indications de leurs modérateurs, jusqu’à l’arrivée inopinée d’activistes très « vocaux » qui cherchaient à participer aux échanges et réclamaient que leurs paroles soient également prises en compte. Arrivé avec eux, le binôme incarnant Louis-Georges Tin a alors pris place dans le panel.
La contextualisation historique des statues/des personnalités, la cancel culture, la distinction entre commémoration et glorification, l'articulation entre histoire et mémoire dans l'espace public, la place de l'éducation, le rôle des historiens comme experts, constituent autant de points soulevés par chacun des camps en présence. Déplacer les statues dans des musées (d'art ou d'histoire ?), créer des espaces-musées à ciel ouvert, ajouter d'autres statues ou bien des plaques explicatives, une solution consensuelle n’est pas facile à trouver et il faut déjà déterminer par quelles procédures de telles solutions peuvent être mises en place : à quelle échelle et selon quelles compositions, des commissions peuvent-elles être constituées ?
Le sujet est tout à fait d’actualité en France et au Royaume-Uni. Pendant la séance, les noms de Victor Schoelcher, Toussaint Louverture, Colbert, Charles de Gaulle et Winston Churchill, ou encore Edward Colston ont été évoqués et la question n'a pas été tranchée - ce n'était pas le but. Mais le débat était passionnant, et les élèves impressionnants, d’autant plus qu’après avoir travaillé la question essentiellement en français en classe, ils se sont prêtés au jeu du débat en anglais (préparé et répété avec leur enseignante d'anglais Mme Suzanne), ce qui a permis au public de leur poser des questions en fin de séance.
Programme complet de La Nuit des Idées ici : http://nightofideas.co.uk/
* La cartographie des controverses repose sur une description de toutes les parties prenantes et leurs relations. Elle vise à comprendre les enjeux qui font problème pour chacun des acteurs impliqués, ainsi que ce qui fonde la position de chacun d’entre eux. L’ambition est double : elle permet à la fois de se repérer dans des situations complexes et incertaines en décrivant l’ensemble des forces en présence, et de détecter parmi tous les acteurs impliqués ceux qui mobilisent les preuves les plus robustes. La cartographie des controverses peut ainsi être conçue comme une proposition originale pour restaurer la confiance et agir dans un monde incertain. Cette méthode et pratique pédagogique ont été formalisées par Bruno Latour et s'est déployée dans de très nombreux établissements de l'enseignement supérieur (Mines ParisTech, Sciences Po, MIT, université Paris-Diderot) et se développe petit à petit dans l'enseignement secondaire, au sein du réseau
Source, Sciences Po controverses.org
Ce jeudi 27 janvier se tient la Nuit des Idées à l’Institut français du Royaume-Uni et en ligne. Le thème de cette édition 2022 est Rebuilding Together, une invitation à réfléchir aux nouvelles façons de (re)construire le monde ensemble. Philosophes, historiens, écrivains, artistes, journalistes, au total 40 personnalités de tout premier plan seront au rendez-vous pour en débattre. En amont et en parallèle, la programmation de Before the Night et celle de The Little Night qui inclut des projets scolaires auxquels nos élèves, du primaire, du collège et du lycée ont participé.
Au primaire, à l’école André Malraux, les élèves se sont penchés sur le thème Living, Talking, Deciding Together et ont produit des visuels et des enregistrements sonores partant de leur expérience en tant que délégué(e)s : comment fait-on en classe quand on n’est pas d’accord ? Quels sont tes moments préférés d’échanges avec les autres ? Comment parler à quelqu’un de différent de soi ?
Capsule sonore : Décider ensemble | Deciding together
Capsule sonore : Moments de discussion préférés | Speaking with One Another
Capsule sonore : Parler à une personne différente de soi | Speaking with One another
Même principe pour les élèves de 6e de Mme Chaleur-Launay qui se sont interrogés sur le rôle des enfants dans la construction du monde de demain, sur le changement climatique et sur les actions à mener pour préserver la planète.
Capsule sonore : 6ème6
Capsule sonore : 6ème9
What status for statues? Controversies surrounding monuments linked to slavery and colonisation, c’est le programme ambitieux concocté par M. Casanova, enseignant d’histoire-géographie et d'enseignement moral et civique, avec la classe de 1e4 sur le principe de la cartographie des controverses*.
Les élèves ont ainsi fait des recherches sur les acteurs français mobilisés et impliqués autour du sujet du déboulonnage des statues de personnalités controversées liées à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. Après analyse de leurs positions et arguments, ils ont sélectionné ceux et celles qu’ils incarneraient en binôme lors de la séance de débat en public du mercredi 26 janvier à l’Institut.
Ainsi, le panel de personnalités jouées par les élèves réunissait Magali Bessone, Myriam Cottias, Julie Deschepper, Karfa Diallo, Emmanuel Fureix, Jean-Noël Jeanneney, Jacqueline Lalouette, Bertrand Tillier et Françoise Vergès (voir leurs courtes biographies ci-dessous).
Ayant solidement préparé leurs argumentations, les élèves/experts ont pris la parole suivant les indications de leurs modérateurs, jusqu’à l’arrivée inopinée d’activistes très « vocaux » qui cherchaient à participer aux échanges et réclamaient que leurs paroles soient également prises en compte. Arrivé avec eux, le binôme incarnant Louis-Georges Tin a alors pris place dans le panel.
La contextualisation historique des statues/des personnalités, la cancel culture, la distinction entre commémoration et glorification, l'articulation entre histoire et mémoire dans l'espace public, la place de l'éducation, le rôle des historiens comme experts, constituent autant de points soulevés par chacun des camps en présence. Déplacer les statues dans des musées (d'art ou d'histoire ?), créer des espaces-musées à ciel ouvert, ajouter d'autres statues ou bien des plaques explicatives, une solution consensuelle n’est pas facile à trouver et il faut déjà déterminer par quelles procédures de telles solutions peuvent être mises en place : à quelle échelle et selon quelles compositions, des commissions peuvent-elles être constituées ?
Le sujet est tout à fait d’actualité en France et au Royaume-Uni. Pendant la séance, les noms de Victor Schoelcher, Toussaint Louverture, Colbert, Charles de Gaulle et Winston Churchill, ou encore Edward Colston ont été évoqués et la question n'a pas été tranchée - ce n'était pas le but. Mais le débat était passionnant, et les élèves impressionnants, d’autant plus qu’après avoir travaillé la question essentiellement en français en classe, ils se sont prêtés au jeu du débat en anglais (préparé et répété avec leur enseignante d'anglais Mme Suzanne), ce qui a permis au public de leur poser des questions en fin de séance.
Programme complet de La Nuit des Idées ici : http://nightofideas.co.uk/
* La cartographie des controverses repose sur une description de toutes les parties prenantes et leurs relations. Elle vise à comprendre les enjeux qui font problème pour chacun des acteurs impliqués, ainsi que ce qui fonde la position de chacun d’entre eux. L’ambition est double : elle permet à la fois de se repérer dans des situations complexes et incertaines en décrivant l’ensemble des forces en présence, et de détecter parmi tous les acteurs impliqués ceux qui mobilisent les preuves les plus robustes. La cartographie des controverses peut ainsi être conçue comme une proposition originale pour restaurer la confiance et agir dans un monde incertain. Cette méthode et pratique pédagogique ont été formalisées par Bruno Latour et s'est déployée dans de très nombreux établissements de l'enseignement supérieur (Mines ParisTech, Sciences Po, MIT, université Paris-Diderot) et se développe petit à petit dans l'enseignement secondaire, au sein du réseau
Source, Sciences Po controverses.org