Dans le cadre du Prix de Gaulle 2024, en partenariat avec la Librairie La Page, le Lycée a eu le privilège d'accueillir au CDI la romancière et journaliste Lilia Hassaine pour discuter de son roman Panorama (Editions Gallimard).
Son dernier ouvrage Panorama a remporté le Prix Renaudot des lycéens et fait partie de la sélection du Prix de Gaulle 2024. Tous les élèves de seconde ont pu échanger avec elle autour des différents thèmes abordés dans le roman comme la question de la transparence, le rôle de la justice ou la place des réseaux sociaux dans notre société. Elle a également parlé de son parcours scolaire et professionnel en tant que journaliste de presse écrite (Le Monde) et à la télévision (TF1 et Quotidien).
Ces échanges ont été non seulement enrichissants, mais également captivants pour tous les participants.
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Découvrez l'interview réalisée par Lucille P. et Louise R V. (élèves de 2de4), Jeunes Reporters :
Bonjour Mme Hassaine, pourriez-vous commencer par vous présenter (ainsi que votre parcours jusqu'ici) s'il vous plaît ?
Bonjour, je suis Lilia Hassaine et je suis écrivain et journaliste. J’ai fait une classe préparatoire littéraire, une école de journalisme et puis j'ai travaillé au journal Le Monde, au Parisien, et chez Arte. J’ai aussi travaillé chez TF1 comme reporter, ensuite au Petit Journal, et enfin à Quotidien.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la Revenge Week et si vous pensez que quelque chose qui y ressemble est capable de se produire ?
La Revenge Week c’est une semaine de vengeance qui a lieu au début de mon livre. Je l’ai imaginée parce que le point de départ du livre c'est des maisons ouvertes et j'ai commencé à réfléchir à comment on pouvait en arriver là. Il me semblait que les questions de justice; le fait que l’on ne comprenne plus le temps judiciaire, les décisions qui sont rendues, qu’on ai l'impression que la justice soit trop laxiste avec certains et trop dure avec d’autres, tout ça c'était quelque chose qui attisait beaucoup de passion dans notre société. J’ai donc pensé que ça pouvait avoir des répercussions sur des comportements, et que notamment ce genre d'événement pouvait se produire de manière réaliste. Donc je ne sais pas si ça arrivera mais il y a déjà eu des choses pas très éloignées qui se sont produites, même dans l'actualité récente, alors ça ne me semblerait pas non plus totalement irréaliste que cela se produise.
Pourquoi avez-vous imaginé et même créé cette société futuriste qui paraît utopique au début et puis qui, finalement, nous fait un petit peu peur, bien qu’elle soit censée protéger ses habitants ?
Parce que justement je pense que on est dans une société de la recherche de pureté, on essaye tous d’être de plus en plus bienveillant et en même temps il y a beaucoup d'agressivité, beaucoup de violence, et je pense que c’est ce que j’ai voulu rendre dans le livre : toutes les contradictions de l’époque qu’on traverse et que je ressens, mais qu’on ressent tous. On est pas très heureux malgré tout ce qui est fait pour nous rendre heureux. Cette société de la transparence c’est une société contre la violence, contre la maltraitance donc qui a l’air positive mais si on la pousse à l’extrême, si on pousse les notions positives à l'extrême, parfois ça se retourne et cette violence qu’on a voulu éteindre revient par des biais détournés.
Pourquoi est-ce une histoire qui vous tient particulièrement à cœur et quel est le message que vous voulez faire passer à travers votre livre ?
Je ne pense pas vouloir faire passer un message, parce que l’idée était vraiment de tirer les fils de la société actuelle de montrer justement ces questions de justice qui me tiennent à coeur, la question des réseaux sociaux aussi : à quel point on montre nos vies privées, à quel point on accepte de donner beaucoup e nous. C’est la fameuse phrase : “Si vous n’avez rien à cacher, pourquoi ne pas accepter de tout monter ?” que je mets dans le livre. Donc il n’y avait pas de message spécifique mais plus des petites alertes comme ça que j’essaye d'allumer chez les lecteurs pour qu’ils se posent les bonnes questions.
S’agirait-il de pousser tout à l’extrême pour voir jusqu’où ça peut aller ?
Même pas à l’extrême, mais de monter d’un cran à chaque fois et pour que les lecteurs se posent des questions sur la société actuelle en se disant parfois : le mot transparence on l’entend dans l’actualité mais on se pose la question : est-ce vraiment une notion si positive que ça ? C’est tous ces mots-là, la manière dont on se comporte quand on montre son intérieur sur les réseaux sociaux, etc. Juste se poser la question et où vont ces images est-ce que dans 10 ans je les assumerais encore ? Juste de se poser des questions et notamment à votre âge, parce que vous vous grandissez avec ça, et c’est assez violent je trouve.
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Le roman de Lilia Hassaine Panorama est disponible au CDI. Découvrez également les autres titres de notre sélection ici.
Dans le cadre du Prix de Gaulle 2024, en partenariat avec la Librairie La Page, le Lycée a eu le privilège d'accueillir au CDI la romancière et journaliste Lilia Hassaine pour discuter de son roman Panorama (Editions Gallimard).
Son dernier ouvrage Panorama a remporté le Prix Renaudot des lycéens et fait partie de la sélection du Prix de Gaulle 2024. Tous les élèves de seconde ont pu échanger avec elle autour des différents thèmes abordés dans le roman comme la question de la transparence, le rôle de la justice ou la place des réseaux sociaux dans notre société. Elle a également parlé de son parcours scolaire et professionnel en tant que journaliste de presse écrite (Le Monde) et à la télévision (TF1 et Quotidien).
Ces échanges ont été non seulement enrichissants, mais également captivants pour tous les participants.
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Découvrez l'interview réalisée par Lucille P. et Louise R V. (élèves de 2de4), Jeunes Reporters :
Bonjour Mme Hassaine, pourriez-vous commencer par vous présenter (ainsi que votre parcours jusqu'ici) s'il vous plaît ?
Bonjour, je suis Lilia Hassaine et je suis écrivain et journaliste. J’ai fait une classe préparatoire littéraire, une école de journalisme et puis j'ai travaillé au journal Le Monde, au Parisien, et chez Arte. J’ai aussi travaillé chez TF1 comme reporter, ensuite au Petit Journal, et enfin à Quotidien.
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la Revenge Week et si vous pensez que quelque chose qui y ressemble est capable de se produire ?
La Revenge Week c’est une semaine de vengeance qui a lieu au début de mon livre. Je l’ai imaginée parce que le point de départ du livre c'est des maisons ouvertes et j'ai commencé à réfléchir à comment on pouvait en arriver là. Il me semblait que les questions de justice; le fait que l’on ne comprenne plus le temps judiciaire, les décisions qui sont rendues, qu’on ai l'impression que la justice soit trop laxiste avec certains et trop dure avec d’autres, tout ça c'était quelque chose qui attisait beaucoup de passion dans notre société. J’ai donc pensé que ça pouvait avoir des répercussions sur des comportements, et que notamment ce genre d'événement pouvait se produire de manière réaliste. Donc je ne sais pas si ça arrivera mais il y a déjà eu des choses pas très éloignées qui se sont produites, même dans l'actualité récente, alors ça ne me semblerait pas non plus totalement irréaliste que cela se produise.
Pourquoi avez-vous imaginé et même créé cette société futuriste qui paraît utopique au début et puis qui, finalement, nous fait un petit peu peur, bien qu’elle soit censée protéger ses habitants ?
Parce que justement je pense que on est dans une société de la recherche de pureté, on essaye tous d’être de plus en plus bienveillant et en même temps il y a beaucoup d'agressivité, beaucoup de violence, et je pense que c’est ce que j’ai voulu rendre dans le livre : toutes les contradictions de l’époque qu’on traverse et que je ressens, mais qu’on ressent tous. On est pas très heureux malgré tout ce qui est fait pour nous rendre heureux. Cette société de la transparence c’est une société contre la violence, contre la maltraitance donc qui a l’air positive mais si on la pousse à l’extrême, si on pousse les notions positives à l'extrême, parfois ça se retourne et cette violence qu’on a voulu éteindre revient par des biais détournés.
Pourquoi est-ce une histoire qui vous tient particulièrement à cœur et quel est le message que vous voulez faire passer à travers votre livre ?
Je ne pense pas vouloir faire passer un message, parce que l’idée était vraiment de tirer les fils de la société actuelle de montrer justement ces questions de justice qui me tiennent à coeur, la question des réseaux sociaux aussi : à quel point on montre nos vies privées, à quel point on accepte de donner beaucoup e nous. C’est la fameuse phrase : “Si vous n’avez rien à cacher, pourquoi ne pas accepter de tout monter ?” que je mets dans le livre. Donc il n’y avait pas de message spécifique mais plus des petites alertes comme ça que j’essaye d'allumer chez les lecteurs pour qu’ils se posent les bonnes questions.
S’agirait-il de pousser tout à l’extrême pour voir jusqu’où ça peut aller ?
Même pas à l’extrême, mais de monter d’un cran à chaque fois et pour que les lecteurs se posent des questions sur la société actuelle en se disant parfois : le mot transparence on l’entend dans l’actualité mais on se pose la question : est-ce vraiment une notion si positive que ça ? C’est tous ces mots-là, la manière dont on se comporte quand on montre son intérieur sur les réseaux sociaux, etc. Juste se poser la question et où vont ces images est-ce que dans 10 ans je les assumerais encore ? Juste de se poser des questions et notamment à votre âge, parce que vous vous grandissez avec ça, et c’est assez violent je trouve.
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Le roman de Lilia Hassaine Panorama est disponible au CDI. Découvrez également les autres titres de notre sélection ici.